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.Et àdémarche traînante, sa froideur et son impassibi-chaque marche qu'il gravissait, en ralentissantlité.Il était pris de dégoût rien qu'en pensant àtoujours, une main invisible lui étreignait la gorgeelle, à sa voix grinçante, à ses cheveux gras, à sonde plus en plus fort.Il lui fallut toute sa volontéinsensibilité sourde, animale, impitoyable, et danspour forcer ses doigts ankylosés à tourner la clefsa colère il s'en voulait à lui-même de manquer dedans la serrure.force pour briser ce lien qui l'étranglait.Il nevoyait donc qu'une issue : la fuite.Il fit ses mallesA peine eut-elle entendu grincer la clef queen cachette, sans dire un mot à Crescence, ne luiCrescence, surprise, bondit hors de la cuisine.laissant qu'un billet bref dans lequel il l'avisaitLorsqu'elle vit son maître, elle pâlit un instant,qu'il se rendait chez des amis en Carinthie.puis, afin de baisser la tête, elle empoigna la valiseLe baron resta absent tout l'été; lorsqu'il futqu'il avait déposée à ses pieds.Mais elle oublia deappelé à Vienne pour régler la succession, il pré- lui présenter ses salutations.Lui non plus n'ouvritféra s'y rendre secrètement et descendre à l'hôtelpas la bouche.Muette, elle porta la valise dans sasans aviser l'oiseau funèbre qui l'attendait danschambre, muet il la suivit.Il regardait par lal'appartement.Crescence n'avait d'ailleurs jamais fenêtre en attendant qu'elle eût quitté la pièce. La Peur154Leporella155Puis il s'empressa de fermer la porte à doubleétait le nouveau valet de chambre, que monsieurtour.lui avait dit de venir à dix heures et qu'elle devaitl'annoncer.Crescence devint livide, un instant elleresta là comme figée, la main en l'air, les doigtsraides et écartés.Puis sa main retomba comme unCrescence attendait.Et le baron égalementoiseau sous une décharge de plomb : « Annoncez-attendait; il espérait que cette affreuse crispationvous vous-même », dit-elle d'un ton bourru àqu'il ressentait à sa vue allait disparaître.Il n'enl'homme étonné, puis elle s'enferma dans la cui-fut rien.Avant même de la voir, rien qu'àsine en claquant la porte derrière elle.entendre dans le couloir son pas lent, le malaiseLe domestique entra en fonctions.A partir de ces'emparait de lui.Il ne touchait pas au déjeuner,jour le maître n'eut plus du tout besoin d'adressers'échappait en hâte tous les matins sans lui adres-la parole à Crescence, tous les ordres qui luiser la parole et restait absent jusqu'à une heureétaient destinés passaient par le vieux et calmeavancée de la nuit, rien que pour éviter sa pré-valet de chambre.Elle n'était pas informée de cesence.Quand il avait absolument besoin de luiqui se produisait dans la maison, tout coulait surparler pour lui donner des ordres, il le faisait enelle froidement, comme l'onde sur la pierre.détournant le visage.Rien qu'à respirer l'air de laCette situation dura quinze jours ; Crescence enmême pièce que ce fantôme il se sentait la gorgefaisait une maladie.Sa figure était devenue tout àserrée.fait anguleuse et pointue, ses cheveux avaientCrescence pendant ce temps passait sa journée subitement blanchi près des tempes.Elle conti-sur son tabouret, dans un mutisme complet.Elle nuait à se tenir assise comme une bûche sur sonne faisait plus de cuisine pour elle, tous les plats tabouret, le regard vide fixé sur la fenêtre vide;lui répugnaient et elle évitait tout le monde.Elle quand elle travaillait, ses gestes ressemblaient àdes accès de rage.était là, l'Sil craintif, tel un chien battu qui saitqu'il a commis une faute et attend le coup de sif-Au bout de ces deux semaines, le valet deflet de son maître.Son esprit obtus ne saisissaitchambre vint un jour trouver son maître dans sonpas exactement ce qui s'était passé; seul le faitbureau; à son attitude, le baron devina qu'il avaitque son seigneur et maître l'évitait et ne voulaitquelque chose de spécial à lui communiquer.Uneplus de ses services la touchait profondément.fois déjà le domestique s'était plaint des manièresTrois jours après le retour du baron on sonna.revêches de la « maritorne tyrolienne », comme ilUn homme aux cheveux gris, la figure soigneuse- l'appelait avec mépris, et il avait proposé de lament rasée, une valise à la main, attendait calme- renvoyer.Mais le baron avait paru ne pas l'écou-ment devant la porte.Crescence voulutter.Tandis que le domestique s'était alors aussitôtl'éconduire.Mais l'homme insista, disant qu'iléloigné en s'inclinant, cette fois il persistait dans Leporella157La Peur156pensée.Non, il ne devait rien savoir.Le baronson idée, et avec une grimace singulière, quihésita.Puis, tout à coup, s'armant de son désir, ilexprimait l'embarras, il finit par marmotter quedit : « Patiente encore.Mais si elle recommence àmonsieur ne devait pas le trouver ridicule, maisêtre désagréable avec toi, donne-lui ses huit joursque.il était bien forcé.oui, il ne pouvait pasde ma part.»faire autrement que d'avouer.qu'il avait peurLe domestique s'inclina et le baron se rassit.d'elle.Cette fille taciturne et méchante était intrai-Chaque fois qu'il pensait à cette créature mysté-table, et monsieur ne savait certainement pasrieuse et redoutable sa journée était gâchée.Lequelle personne dangereuse il avait dans sa mai-mieux serait, se dit-il, que cela eût lieu en monson.absence, pendant les fêtes de Noël, par exempleEn entendant ces mots le baron tressaillit.Il(rien que l'idée de la délivrance entrevue lui fai-demanda au domestique ce qu'il entendait par làsait déjà du bien).Oui, pendant les fêtes de Noël,et ce qu'il voulait dire.Celui-ci alors chercha àquand je serai parti, se répéta-t-il, comme pouratténuer son affirmation; il ne pouvait rien avan-s'approuver.cer de précis, déclara-t-il, mais il avait le senti-Mais le lendemain, à peine s'était-il retiré dansment que cette femme était une bête furieuse,son bureau après le repas que l'on frappait à lacapable de faire un mauvais coup.La veille,porte.Détachant machinalement les yeux de sonlorsqu'il s'était tourné vers elle pour lui donnerjournal, il grogna : « Entrez.» Aussitôt, le pasdes instructions, il avait surpris un regard  on nedétesté, ce pas dur et traînant qui hantait ses rêves,pouvait, il est vrai, rien affirmer sur la foi d'unheurta son oreille.Sur la maigre et noire silhouetteregard  qui lui avait donné l'impression qu'ellede Crescence branlait une tête desséchée et lividevoulait lui sauter à la gorge.Et depuis lors il laqui faisait penser à une tête de mort.Pourtant uncraignait, au point qu'il avait peur de toucher auxpeu de pitié se mêla vite à l'effroi du baron,plats qu'elle préparait.« Monsieur le baron ne saitlorsqu'il vit la misérable créature repliée sur elle-pas, dit-il en terminant son rapport, combien cettemême s'arrêter craintivement au bord du tapis.personne est dangereuse.Elle ne parle pas, elle nePour cacher son embarras, il voulut prendre un airdit rien, mais je la crois capable de commettre uncandide: «Eh bien! qu'y a-t-il, Crescence?»crime.»fit-il.Mais il ne réussit pas à donner à ses parolesLe baron effrayé jeta un brusque regard surle ton affable et cordial qu'il aurait voulu; malgrél'accusateur.Avait-il entendu parler d'une choselui la question semblait dure et malveillante.précise? Lui avait-on exprimé quelque soupçon?Crescence ne bougeait pas.Son regard s'enfon-Il sentit ses doigts trembler et, vivement, posa sonçait dans le tapis.Enfin elle bredouilla brusque-cigare pour que les zigzags de la fumée ne tra-ment, comme on repousserait violemment quelquehissent pas la nervosité de ses mains.Mais sur lachose du pied : « Le valet de chambre m'a donnéfigure du vieillard ne se lisait aucune arrière- La Peur Leporella159158mes huit jours [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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